Histoire d’une roue

 

Une roue n’existe pas en tant que tel, elle est toujours la somme de ses composants.

 

Chaque composant est un élément essentiel de la roue, apportant ses caractéristiques à celle-ci.

 

Une jante est un simple anneau, qu’il soit métallique ou en carbone.  Sans les autres composants, la jante est fragile et déformable à merci.

 

Les rayons peuvent être comparés à de simples tringles métalliques, fortement flexibles et pliables.

 

Les moyeux ne sont qu’un bel objet, tant qu’ils ne sont pas assemblés avec le reste des éléments composants la roue.

 

Pas très sexy tout cela !

 

Mais, les rayons, si fins qu’ils soient, sont le ciment de la roue, ils relient les moyeux aux jantes, créant un ensemble, immensément solide comparé à chaque pièce séparément.

 

Les moyeux relient les roues au vélo lui-même, assurent cette fixation tout en veillant à ce qu’il y ait le moins de friction possible pour que la roue tourne librement.  La forme des moyeux, de leurs flanges en fait, veillent à donner aux rayons le meilleur angle possible pour que la roue soit la plus rigide possible et puisse supporter la force et le poids du cycliste ainsi que les énormes forces générées par le freinage.

La jante elle-même, simple cercle donc, devient une structure parfaitement droite, précieux compromis entre rigidité et confort.  La jante acquiert sa solidité grâce à la tension uniforme des rayons.  Saviez-vous que des expériences ont été effectuées avec des jantes coupées en plusieurs morceaux ?  Ces jantes, une fois mises sous tension par les rayons, tension uniforme bien entendu, restaient solidaires et rondes, comprimées de l’intérieur par les rayons?

 

Une roue est donc une construction dont chaque élément à son importance, chaque élément.

 

Une roue montée à la main permet de choisir chaque composant en fonction des besoins et préférences du cycliste.

 

Le choix de la jante sera déterminée par la pratique souhaitée (route, MTB, cyclocross …), par les besoins (solidité, accélération, tenue de vitesse …).

 

Les rayons et leur nombre dépendront du poids nécessaire (plutôt léger, plutôt solide ?  Non, le plus solide possible tout en gardant un poids le plus raisonnable possible – tout est compromis).

 

Les moyeux, eux, seront choisis en fonction des mêmes besoins mais, avec en plus, le paramètre de la durabilité.  Un moyeu peut en effet servir bien plus longtemps qu’une jante.  Il s’agit d’un des nombreux avantages d’une roue artisanale.  Montée avec un bon moyeu, il sera possible de remplacer la jante plusieurs fois tout en conservant les mêmes moyeux (pour autant qu’ils aient été bien entretenus et qu’il n’y ait pas de dégâts).

 

Une roue montée à la main est donc une histoire, dont on choisi chaque chapitre, soigneusement.

 

Une roue montée à la main est faite pour durer et est grâce à cela souvent bien plus économique qu’une roue d’usine, tout en offrant une bien meilleure qualité à prix égal.

 

Une roue montée à la main, c’est un costume sur mesure, dont vous choisissez chaque pièce.